En proclamant la santé mentale « Grande cause nationale » en 2025, le Gouvernement a placé ce sujet au cœur des préoccupations sociétales et professionnelles. Portée par le slogan fédérateur « Parlons santé mentale ! », cette mobilisation vise à sensibiliser, prévenir et améliorer la compréhension et la prise en charge de ce sujet dans un contexte où un salarié sur quatre se déclare aujourd’hui en mauvaise santé mentale. Les entreprises et organisations sont appelées à se saisir activement de ce défi, pour construire des environnements professionnels plus résilients et inclusifs.
Afin de compléter nos précédentes publications, nous vous partageons les derniers éléments et informations sur la santé mentale au travail.
Un état des lieux préoccupant
La situation actuelle révèle un état préoccupant de la santé mentale en milieu professionnel : en 2023, les maladies psychiques reconnues d’origine professionnelle ont augmenté de 25 %, avec près de 12 000 accidents du travail liés aux risques psychosociaux (RPS). Selon le récent baromètre Qualisocial-Ipsos, 25 % des salariés français déclarent être en mauvaise santé mentale. Les troubles anxieux, dépressifs et le burn-out figurent désormais parmi les premières causes d’arrêts de travail de longue durée. Ces troubles ont un impact direct et préoccupant sur la vie des entreprises : climat professionnel, engagement des salariés, énergie au travail et par conséquent, la productivité et l’efficacité organisationnelle s’en trouvent nettement affaiblies.
Certaines populations sont particulièrement exposées : jeunes adultes, femmes, travailleurs à temps partiel, familles monoparentales, et personnes atteintes de maladies chroniques. Ces groupes vulnérables nécessitent une attention spécifique et des mesures adaptées, tant préventives que curatives.
Le travail comme levier essentiel du rétablissement
Contrairement aux préjugés, le monde professionnel peut constituer un levier puissant pour le rétablissement psychique. Selon l’Agefiph, l’accès à l’emploi favorise l’inclusion sociale et professionnelle des personnes atteintes de troubles psychiques, en renforçant notamment l’estime de soi, le sentiment d’utilité et les liens sociaux. Toutefois, ce potentiel de rétablissement ne se réalise pleinement que si l’environnement de travail est bienveillant, inclusif, non stigmatisant et ouvert au dialogue.
Pour répondre efficacement à ces enjeux, les organisations doivent se pencher sur les leviers psychologiques fondamentaux identifiés par la théorie de l’autodétermination : autonomie, compétence et affiliation sociale.
L’autonomie, c’est permettre aux salariés de se sentir libres, d’agir conformément à leurs valeurs, et d’avoir une marge de manœuvre dans la réalisation de leurs missions. Un salarié qui bénéficie d’une réelle autonomie est plus satisfait, engagé et performant.
La compétence se réfère au sentiment d’efficacité dans son rôle professionnel. Offrir à chaque salarié des défis adaptés, des opportunités de développement personnel, ainsi qu’une reconnaissance claire des succès accomplis, renforce considérablement leur bien-être psychologique.
Enfin, l’affiliation sociale exprime le besoin d’appartenance à un groupe. Un climat relationnel positif et collaboratif, fondé sur la confiance et la reconnaissance mutuelle, constitue un levier essentiel pour préserver la santé mentale collective au sein des équipes.
L’implication et le rôle des managers
Le management joue un rôle central dans la satisfaction de ces trois besoins fondamentaux. Les études démontrent clairement que les pratiques managériales favorisant l’autonomie, la reconnaissance, et une communication ouverte ont un impact majeur sur la prévention de la détresse psychologique. À l’inverse, un style de management excessivement contrôlant, fondé sur la micro-gestion ou le manque de considération, peut générer un stress chronique conduisant à l’épuisement professionnel.
Les managers doivent donc adopter activement des pratiques qui favorisent l’expression libre des salariés, valorisent leur expertise individuelle et encouragent un climat relationnel sain, tout en bannissant les objectifs irréalistes et la compétition exacerbée. En développant la sécurité psychologique au sein de leur organisation, les dirigeants et managers favorisent l’engagement des collaborateurs et les performances individuelle et collective.
Le rapport IGAS sur les pratiques managériales dans les entreprises dressait un constat peu flatteur du management « à la française » soulignant l’importance d’une rénovation des formations à destination des lignes managériales. Notre nouvelle formation « Management collaboratif : techniques et pratiques innovantes » propose un programme ciblé pour transformer les pratiques managériales.
Un management inclusif et sensibilisé aux enjeux psychiques est déterminant pour renforcer durablement le bien-être des salariés, favoriser leur épanouissement et leur engagement professionnel. D’ailleurs, la majorité des salariés considère aujourd’hui que la Qualité de Vie et Conditions de Travail (QVCT) doit devenir une priorité majeure pour les entreprises. Les trois leviers les plus déterminants identifiés pour améliorer la santé mentale des collaborateurs sont :
- La garantie d’un environnement professionnel sécurisant (physiquement et mentalement),
- La qualité des relations humaines et de l’ambiance de travail,
- Une organisation efficace des tâches et de la charge de travail.
Santé mentale et responsabilité sociétale des entreprises (RSE/RSO)
Intégrer la santé mentale dans les démarches RSE/RSO est devenu indispensable. Cette approche globale implique notamment la prévention active de toutes les situations préjudiciables aux salariés (les violences sexistes et sexuelles, les discriminations, les addictions, les effets du numérique…). Les entreprises responsables ne se contentent plus de prévenir les risques psychosociaux classiques, elles agissent activement pour un environnement professionnel plus juste, plus respectueux, et plus sain psychologiquement.
Les actions de prévention restent encore insuffisantes au sein des entreprises françaises : moins d’un salarié sur quatre bénéficie aujourd’hui d’un plan complet de prévention des risques psychosociaux. Pourtant, lorsque de tels dispositifs existent, 83 % des salariés en soulignent les effets positifs concrets, en termes d’amélioration de leur santé mentale et d’engagement professionnel. Il est désormais impératif que les employeurs généralisent ces démarches afin de créer des environnements professionnels protecteurs.
Le Gouvernement vient de lancer la première charte pour la santé mentale au travail et invite les entreprises à s’emparer du sujet. L’objectif est d’inciter les dirigeants à intégrer la thématique à la stratégie sociale, managériale et économique des organisations pour faire de la santé mentale un levier de performance durable et de bien-être collectif.
Le charte fixe des engagements autour de quatre champs d’action :
- Sensibiliser pour démystifier le sujet de la santé mentale.
- Mettre en place un cadre favorable au développement du dialogue sur la prévention, la qualité de vie, l’organisation et les conditions de travail.
- Favoriser l’amélioration continue des conditions de travail.
- Accompagner les situations individuelles en déployant notamment des actions de sensibilisation et de formations.
Source : Service d’information du Gouvernement – Adobe Stock
Former massivement et lever les freins liés à la stigmatisation
Malgré les progrès réalisés ces dernières années, la stigmatisation demeure un obstacle majeur. Les salariés en souffrance psychique hésitent souvent à en parler, craignant des conséquences professionnelles négatives telles que la perte de confiance ou la mise à l’écart. La déstigmatisation, inscrite comme l’un des objectifs majeurs de la grande cause nationale, doit s’accompagner de campagnes de sensibilisation, mais aussi d’une formation à la détection précoce et bienveillante de la souffrance psychique.
Pour réussir cette transformation, il est nécessaire de généraliser les formations à la santé mentale pour l’ensemble des acteurs de l’entreprise, en commençant par les managers, les acteurs RH, les représentants du personnel puis l’ensemble des salariés. Une démarche ambitieuse de formation permet de lever les tabous, de libérer la parole, de déstigmatiser les troubles psychiques, pour agir plus efficacement au quotidien.
Pour vous accompagner, nous déployons 3 formations orientées sur la santé mentale pour tous les salariés de la Sécurité sociale :
- Santé mentale : sensibiliser, repérer et agir ensemble.
Pour comprendre toutes les altérations de la santé mentale, du stress aux troubles psychiques.
Découvrir la formation et les prochaines sessions.
- Santé mentale : le rôle clé des RH.
Pour mettre en place une politique de santé mentale avec des actions individuelles et collectives.
Découvrir la formation et les prochaines sessions.
- Préserver la santé mentale des salariés avec le defusing.
Pour accompagner les personnes ayant vécu un choc émotionnel.
Support de présentation de nos offres en santé mentale
La désignation de la santé mentale comme Grande Cause nationale en 2025 est une occasion unique d’opérer une transformation durable des représentations et des pratiques professionnelles. Le monde du travail, également lieu d’expression des difficultés psychiques, doit devenir un terrain privilégié d’innovation et de progrès en matière de santé mentale. En combinant prévention proactive, management inclusif, accompagnement professionnel ciblé et mobilisation collective contre la stigmatisation, il est possible d’engager une dynamique positive au bénéfice des salariés, des entreprises, et in fine, de la société tout entière.

